Projet 2013



Vivre - cela veut dire: rejeter sans cesse loin de soi quelque chose qui tend à mourir

F. Nietzsche 



"CE QUE JE VEUX, 
C'EST QUE LES BERGERS
M'APPELLENT BRIGANDS"
de
Frederich Nietzsche
Extraits de "Ainsi parlait Zarathoustra"
trad. G.A Goldschmidt  

Conception Yaël Bacry et Margaret Zenou

Jeu Margaret Zenou  


Une forme ultra légère pour répondre dès aujourd'hui au "climat ambiant". 
Une parole à faire entendre de toute urgence - un spectacle à installer (presque) partout 
Le dossier complet est ici

Le moment est venu que l'homme se fixe son but. Le moment est venu pour l'homme de planter le germe de son espoir le plus haut.

Il y a beaucoup de boue dans le monde : cela est vrai ! Mais ce n'est pas pour cela encore que le monde lui-même est un monstre boueux ! Il y a de la sagesse dans le fait que beaucoup de choses dans le monde sentent mauvais : le dégoût lui-même donne des ailes et des forces pour deviner les sources. 

 DOSSIER - EXTRAITS

Pourquoi Nietzsche (au théâtre) aujourd'hui ? Nul doute que les temps que nous traversons actuellement soient historiques. Les fondements économiques, idéologiques et sociaux sur lesquels nos sociétés occidentales reposaient s'effritent un à un. Les repères volent en éclats: la "crise" envahit tous les espaces, touchant même les sphères les plus intimes, et semble boucher tout horizon.
Les discours dominants préconisent la soumission à cette réalité qui se durcit, moindre mal, pour contrecarrer la catastrophe prochaine et inéluctable.
Dans ce climat, il est difficile de ne pas céder ni à la peur ni au lot d’incertitudes qui l’accompagne. Beaucoup d’impasses et peu d’issues en perspective.
Oui: il semble bien que nous assistions véritablement à la fin d'un monde et que cette ère de grande turbulence que nous vivons, ne soit autre chose qu’une époque historique transitoire.
Alors, si c’est le cas, nous devrions voir ce que tout ceci a de formidable. Car ce qui nous est demandé, c'est encore plus de créativité, plus de clairvoyance, plus d'utopie, et donc encore beaucoup plus de force et de courage. C'est là, maintenant, c'est sur nous que ça tombe et sur nos enfants. Ce qui nous est demandé c'est d'inventer d'autres outils, à partir de ce que nous sommes, depuis notre monde “boueux”, chaotique.
Ce qui nous est demandé, c’est de rester vivant.  
Or la parole la plus puissante et la plus pertinente pour nous accompagner dans cette "remise à neuf" de l'homme et de son monde, nous l’avons trouvée chez Nietzsche.
Avez-vous du courage, ô mes frères ? 
Êtes-vous hardis, avez-vous du cœur ? (...)  
Qui voit l'abîme, mais avec les yeux de l'aigle, — qui saisit l'abîme avec les griffes de l'aigle : celui-là du courage. 

Ce spectacle est né de ce désir-là commun: faire entendre, dans une grande urgence, cette pensée-dynamite, cette expérience toujours aussi neuve salvatrice ici et maintenant - tout de suite: aujourd'hui.
Et le faire par le théâtre puisque, outre le fait que nous ne savons agir que par lui, de tout temps le théâtre est bien cet unique lieu où l’on remet l’homme (et son monde) en chantier en l’invitant à y participer.

Mon frère, es-tu une force et un droit nouveaux ? Un premier mouvement ?
Une roue roulant par elle- même ? Peux-tu aussi forcer les étoiles à graviter autour de toi ?
Tu te dis libre ? Libre de quoi ? Libre pour quoi ?

Nietzsche propose une philosophie-remède, joyeuse et turbulente, affirmant la primauté de la vie sur la mort et fera tomber férocement tous les masques et mensonges (les "maladies": fuites, protections, apitoiement, dépression, peurs...) que l’homme s’invente pour... ne pas s'inventer, justement ! et bâtir ses propres prisons, ses propres impasses, son malheur et sa mort consentie. Mettre à nu l'homme, le débarrasser de ses fardeaux (ses maladies) dont il se fait le devoir de porter et de colporter; l'alléger, lui arracher ses costumes étriqués pour le faire accéder à sa liberté, sa volonté de puissance; dévoiler son noyau le plus vrai: sa perpétuelle enfance, son aptitude au jeu, riche de possibilités infinies - de futurs.
Qui d'entre vous peut à la fois rire et être sur la cime ?
Celui qui gravit les plus hautes montagnes,
celui-là se rit de toutes les tragédies
qu'elles soient réelles ou jouées.

De l’oeuvre, nous ne retiendrons que la parole de Zarathoustra. Nous ôterons tout ce qui est de l'ordre du récit et de la fable proprement dite afin d'expérimenter en direct, dans le temps de la représentation, la puissance de celle-ci.  
Il s’agira donc de reproduire la situation décrite dans le livre: un être humain a quelque chose à transmettre à ses semblables. Il part à leur recherche, il les invite, il les convoque, il les attend, il les désire, il va leur livrer une parole jamais entendue et cette parole appellera une promesse de métamorphose, la sienne et celle du “public”.
Porter ce texte dans un théâtre, c’est tenter d’oser un spectacle qui transforme le public, c’est axer tout le travail dessus - mais n’est-ce pas là la seule utopie valable ?

J’aime les hommes. C'est de compagnons dont j'ai besoin et de compagnons vivants.

Le public est invité à prendre ce chemin-là: ne plus être spectateurs-troupeau mais des compagnons, de vrais partenaires.  

LE SPECTACLE

Maintenant un dieu danse en moi
Haut les cœurs, mes frères, haut, plus haut encore ! 

Zarathoustra est un texte “total”La danse est omniprésente dans ce texte où il n’est question que de renaître à soi-même, de déposer les faux costumes, les fardeaux inutiles et de trouver un corps neuf. Des gestes vrais.

Le spectacle mêlera alors danse, parole et musique, porté seul par la comédienne-danseuse-instrumentiste.  

Musique  Une guitare basse et une bande-son Beaucoup de musiques joyeuses - légèreté, et rythme: The Chromatics, Nino Rota, Jean Sébastien Bach, Claude Bolling, G. Verdi, Antonio Vivaldi, La Callas mais aussi plus nostalgique: A. Albinoni.  
Début du spectacle  la comédienne est là et s’échauffe pendant l’arrivée du public, “s’installe” avec tout son “barda”: une basse avec son ampli et micro sur pied, un masque d’animal, un sac. 
Elle est en manteau et godillots. Sous le manteau, un pullover d’où dépassera un tutu.  
Un trapèze. 
Le dossier complet... ici !
Le texte du montage bientôt en ligne...


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